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Gérard Gourraud

1 octobre 2007

A Gérard

Gérard, j’ai regardé ce matin le dernier cadeau que tu m’as fait : C’est une miniature de voiture Ford modèle T des année 1920 avec Tintin et le capitaine Haddock et l’inénarrable Milou et tu as écrit sur la boîte de ton écriture soignée «  Tintin au Congo et Madie au Mali » … Tout le monde sait que je vais tous les ans au Mali…alors je vais commencer par te dire à la mode africaine, comme mes amis le disent là-bas à tous leurs voisins le jour de la fête de fin de ramadan : « Gérard si pendant notre vie, j’ai pu inconsciemment t’offenser ou te peiner par certaines de mes paroles, certains de mes actes ou même de mes regards, je te demande pardon ».

Régis nous disait que Gérard était resté franciscain dans l’âme. C’est vrai Gérard, tu étais un pauvre et tu voulais rester un pauvre. Tu pouvais paraître sans ambition, et peu intéressé par tout ce qui donne le pouvoir : notabilité, argent, parole, apparence tapageuse, gloire… et certains t’ont méprisé et t’ont jugé « nul » à cause de ça, en te sous estimant pour ton attachement à cette valeur fondamentale qui était la tienne.

Mais par contre Gérard tu te dévouais à toutes les causes que toi et tes amis défendaient. Et auxquelles vous croyiez ensemble en espérant faire avancer les choses et participer à l’évolution du monde. Avec Dominique vous étiez des pionniers de l’audio visuel à une période où celui-ci ne connaissait pas l’ampleur et la vogue qu’il a aujourd’hui mais vous aviez déjà deviné son importance et son influence grandissantes.

Gérard tu as toujours été le défenseur des exclus, des sans paroles, des humbles. Tu as toujours cherché à les valoriser et à leur permettre de s’exprimer en mettant tes compétences à leur service.

Je ne citerais pas tout, mais je tiens à souligner quelques engagements de Gérard : il a été un des piliers de la Commission culturelle de l’OSCR dans les années 70 à 80 . Il fût l’un de ceux qui défendit le droit de subvention pour les associations tiers mondistes alors toutes nouvelles et mal reconnues.

Tu es venu avec moi et d’autres au Québec en 1973 pour étudier les radios et les télévisions communautaires. C’est là que tu as fait la connaissance de celle qui deviendra ta femme et notre amie : Pascale.

Avec quelques autres, Gérard tu as participé à la création du journal «  La Vilaine » qui se voulait dénonciateur des abus de pouvoir et valorisateur de ceux qui restent dans l’ombre de la société, des sans-voix…

Puis à une époque où les radios n’étaient pas libres et quand nous étions mécontents de la suprématie de la radio publique, nous avons créé en 1980, une radio libre «  Radio Festival » à l’occasion du Festival de la Chanson et toi, quand notre ùatériel a été saisi par la police,Gérard tu es venu avec moi parler sur Radio France Armorique. Il fallait un certain courage ou simplement beaucoup de toupet …
Puis tu as fait partie de Radio Vilaine (autorisée celle-là) où pour la 1ère fois sur Rennes les minorités ethniques et religieuses ont eu leur place : le slogan que tu avais participé à trouver n’était-il pas «  La route est libre sur Radio-Vilaine »

Tu ne savais jamais dire «  non » et tu aimais mettre tes compétences au service des causes défendues par toi et tes amis ; en as-tu fait des dessins, des livrets, des expositions, des montages : là encore je ne pourrais pas citer tous les sujets sur lesquels tu as travaillé ni toutes les associations : la prison, la maladie mentale, le handicap, le colonialisme, le CRIDEV et la cause des pays sous-développés, le racisme, la consommation. N’as-tu pas été jusqu’à réaliser des dessins pour faire comprendre aux personnes sourdes le fonctionnement démocratique d’une association…

Un trait majeur de ton travail a certainement été celui-là qui laissera des traces vivantes chez beaucoup de tes élèves et de tous ceux qui t’ont côtoyé : dans notre société d’images et de communication, de sur consommation, de sur- médiatisation, tu as formé des milliers de jeunes au décryptage de la lecture de l’image qui nous imbibe et que nous sur-consommons. Tu leur a appris à réfléchir et à ne pas être objets de cette consommation mais sujets. Tu étais là aussi un vrai communicateur sans fla-fla, sans démonstration publique, mais efficace. Tu resteras parmi nous ; et tous ceux que tu as formés sont « tes enfants » Gérard.
Maintenant Gérard , va retrouver ton vieux copain Michel Haniche qui t’attend depuis longtemps déjà. Allez trinquez et discutez de ce qui se passe dans notre monde en attendant qu’on aille aussi vous retrouver.

Gérard : au revoir. Le monde te dit MERCI d’avoir été ce que tu as été.


MADIE

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30 septembre 2007

HOMMAGE

Gérard,

C’est quand même incroyable, tu as encore réuni plein de monde autour de toi.

C’est vrai, ça fait quelque temps que cela n’était pas arrivé à ce point là.

Mais aujourd’hui, tu vois, nous sommes nombreux à t’accompagner :

- ta grande famille vendéenne, ta famille franco-québécoise, et aussi beaucoup d’autres qui t‘ont apprécié au fil des ans :

- des générations d’anciens élèves, des enseignants, des animateurs, ceux et celles qui t’ont rencontré au cours des multiples formations que tu as assurées pendant plus de trente années;

- des bénévoles qui partageaient ton goût du 7ème art, en particulier à l’époque des ciné-clubs;

- des militants qui croyaient aux vertus du cinéma et qui, avec ton concours, réalisaient des audio-visuels et des films témoignages affichant des idées éloignées des lieux communs;

- des auteurs de bande dessinée, tes complices pendant les festivals et salons, mais aussi pendant les ateliers pour les jeunes et les adultes.

 

Gérard, homme aux multiples talents.

Homme de verbe, tu aimes la parole et l’écriture. En même temps, tu crois aux pouvoirs de l’image et tu t’en méfies : tu la traques, tu constitues des dossiers comparatifs pour la prendre en flagrant délit.

 

 

En 1970, à l’A.R.E.A., nous étions, disais-tu, des « alphabétiseurs audio-visuels ». Nous essayions de faire connaître, dès l’école, le b.a.ba de l’image car souvent elle se cache derrière son évidence.

 

Tes talents, je t’ai vu les mettre en oeuvre essentiellement au service des autres,

Tu as aidé de nombreux projets à voir le jour, personnels et surtout collectifs. Tu es l’homme qui ne dit jamais « Non ». Même si au départ des projets sont fragiles et incertains, tu réussis à convaincre et à les concrétiser :

-avec les groupes, tu affinais le contenu, lançais des idées, faisais des propositions sur la forme, qu’elle soit visuelle, sonore ou graphique;

- pendant les réalisations, en écoles maternelles, dans les collèges et lycées, à l’université, au sein des associations... ou ailleurs, tu conseillais avec justesse, restant attentif à l’expression et à la place de chacun.

 

Dois-je le dire, toutes ces années tu m’as émerveillé par ta capacité à capter l’attention, à fédérer, quelque soit le groupe, le milieu, l’âge, en offrant à chacun la possibilité d’intervenir, d’apporter sa contribution, de constituer un maillon indispensable.

 

 

 

En plus Gérard, tu séduisais ! Dans les formations, dans les débats que tu animais. Pas dans le but d’annihiler les échanges, ni de te mettre en valeur; au contraire ta finalité, je pense, était de rendre plus perceptibles les observations et les analyses. Ainsi, chacun pouvait-il repartir avec le sentiment d’être plus intelligent, plus sensible.

Pour tout cela Gérard, on ne saurait trop te remercier.

 

Tu laisseras dans nos têtes des souvenirs forts. Comme à Gilbert Salachas, ton ancien directeur à la Fédération Nationale Loisirs Et Cinéma. Aujourd’hui éditeur, il traduit son émotion dans un mail : « J’ai appris avec beaucoup de chagrin la mort de Gérard. Je l’ai bien connu, il y a assez longtemps, du temps où il assurait à la Flecc l’animation du service initiation au cinéma dans le scolaire. Je l’appréciais beaucoup ».

Nous aussi puis-je ajouter.

 

Gérard est aussi un artiste créatif dans d’autres domaines : l’illustration, les collages, la sculpture...

C’est un personnage un peu lunaire, en décalage avec des valeurs contemporaines telles que l’individualisme. « Que le meilleur gagne » peut vite devenir un slogan stupide. Toi, tu préfères les valeurs de solidarité.

 

 

Et puis « zut », comme disaient les héros dans les vieilles bandes dessinées.

Il faudrait plusieurs tomes pour tenter contenir « tout Gérard Gourraud », en supposant que cela soit possible ... et souhaitable.

Malheureusement, çà s’arrête...

Nous allons refermer, ensemble, l’ultime album.

Et dans celui-ci, le dernier épisode est un peu court. Trop court.

Tu allais avoir 66 ans, mercredi prochain, 3 octobre, le jour de la saint Gérard.

Au revoir à mon ami depuis plus de 35 ans...

 

Salut Gérard

Dominique

29 septembre 2007

GG nous a quitté

Un grand mec dégingandé, d’un charme fou.

Il arrivait sur son solex pétaradant,

S’asseyait sur le bureau,

Désinvolte, il jetait sa sacoche sur le coté,

Commençait le plus souvent par un jeu de mots,

« Quand je parle des hommes, j’embrasse toutes les femmes ! »

Toutes les filles avaient furtivement vérifié leur coiffure,

Aucune n’aurait voulu être en retard

Aux cours de G

Elles l’attendaient le sourire aux lèvres,

Bouches bées, elles attrapaient au vol ses premières paroles,

Participaient à son cours, comme à aucun autre.

Il nous enseignait le vocabulaire de l’image et du cinéma,

Nous parlait de champ, de contre champ,

De plans séquences, de découpage du film.

De bande sonore, de bruitage.

Éveilleur culturel et intellectuel,

il nous initiait au cinéma,

Mais aussi …

S’inscrivait, dans cet univers de filles

Comme l’Autre, le singulier, le différent.

Dieu sait si j’en ai rêvé, comme toutes les filles,

Moi qui pourtant n’osait l’approcher.

 Il est devenu mon ami, un très grand Ami.

« J’ai marié » son collègue et ami,

Il a marié une québécoise avec un accent délicieux,

Au parler vrai et percutant.

Nous avons vécu plusieurs années ensemble, en pseudo communauté,

Dans une grande bâtisse que nous nous étions partagée.

 

J’ai rencontré un homme d’une culture étonnante

Passionné et passionnant.

Nul doute que tous ceux qui l’ont un jour croisé,

Ont été marqués par sa vitalité, son charisme,

Sa réelle présence à l’autre,

Et ne l’ont pas oublié.

J’ai aussi rencontré un être humain tendre et chaleureux,

Généreux et aimant comme rarement.

 

 

Il m’a donné plus que je peux le dire

Et je manque encore de mots pour dire…

Tous ces rêves inachevés…

 

Il nous a quitté pour ce dernier voyage au-delà des étoiles, et ça me désespère.

Odile

28 septembre 2007

militant culturel


· Gérard  Gourraud , militant culturel Un acteur culturel de notre cité nous
a quittés. Gérard Gourraud a été  un militant convaincu du développement 
et de la démocratisation culturels dans le domaine  spécifique  de
l'audiovisuel mais  aussi dans les autres  formes d'expression. Ce fut
l'un des  militant de l'action culturelle les plus en vue à Rennes dans les
années soixante-dix à quatre-vingt dix.
"Inventif, il suscitait des évènements  très  originaux avec I 'aide de
l'association de Recherche et d'expression Audio-visuelle

· Pédagogue,il consacrait l'essentiel de son temps à transmettre son savoir,
à permettre la maîtrise des diverses techniques d 'expression à décrypter l'image médiatique" se souvient Martial Gabillard conseiller
municipal chargé de mission et délégué aux  cultures bretonnes.
Gérard Gourraud a également  été un des animateurs de la commission
culturelle de l'office social et culturel de Rennes. A l'époque." il enseignait
les images, apprenait à décrypter les médias.
ll donnait des cours dans les lycées et les collèges.
Il s'agissait, disait-il, de mieux comprendre les techniques
pour ne pas les subir " ajoute l'élu Rennais.
. "Mais Gérard Gourraud était par-dessus tout un homme de coeur
chaleureux, toujours disponible pour participer activement à l'animation
de la cité: j'ai eu la très grande chance de pouvoir bénéficier
de sa grande expérience et de ses précieux conseils" conclut
Martial Gabillard qui exprime ses « plus sincères condoléances à sa
famille et " partage la tristesse de tous ses amis ».

 


28 septembre 2007

guetteur d’images,

L’A.R.E.A.,

Association de Recherche et d’Expression Audio-visuelles,

vous annonce avec tristesse le décès, suite à la maladie, de l’un de ses fondateurs

 

Gérard GOURRAUD

 

Eveilleur culturel et guetteur d’images, il a passionné plusieurs générations d’élèves, d’étudiants, de formateurs, à l’analyse du cinéma, de la b.d. et
des médias.

Créatif et passeur d’idées, il a œuvré à de nombreuses réalisations dans
le secteur associatif, en privilégiant les valeurs humanistes et sociales.

Il restera l’exemple d’un esprit ouvert… et à contre-courant.

 

Eugène Royer et Yves Poulain, présidents successifs de l’AREA

 

 

notes40001

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